L'Algérie, pays emblématique de la lutte pour l'indépendance et la justice sociale, a acquis sa liberté au prix du sang de son peuple.
Après plus d'un siècle de colonisation française et une guerre acharnée de 7 ans, l'Algérie proclame son indépendance le 5 juillet 1962, devenant un phare pour les mouvements de libération à travers le monde.
Le chemin vers l'indépendance a été long et semé d'embûches pour l'Algérie. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, le peuple algérien se soulève pour revendiquer son droit à l'autodétermination, mais la France répond par la répression.
En 1954, le Front de Libération Nationale (FLN) lance la lutte armée, plongeant le pays dans une guerre meurtrière qui fera des centaines de milliers de victimes. Malgré la violence des combats et les atrocités commises par la France coloniale, les Algériens ne fléchissent pas, portés par un sentiment de fierté et de dignité inébranlable reconnues par le monde entier et qui est la marque de fabrique du peuple Algérien.
Il n’était pas rare de croiser dans les rues de la ville des hommes de légende tels que le poète brésilien Mario de Andrade, Amilcar Cabral ainsi que tous ceux qui, dans le monde occidental, luttaient contre les dictatures à l’instar de Mario Suarez, qui deviendra président du Portugal.
Sans oublier Sekou Touré le premier president de Guinée, Kwame Nkrumah qui deviendra président du Ghana, ou alors le charismatique Patrice Lumumba, père de la nation congolaise, ainsi que la présence d’un groupe de Black Panthers en exil mené par Eldridge Cleaver.
Nelson Mandela « C'est l’Algérie qui a fait de moi un homme »
Sans oublier Nelson Mandela qui a dit « C'est l'Algérie qui a fait de moi un Homme ». Ainsi parlait cette figure de proue de la lutte anti-apartheid et premier président noir d'Afrique du Sud, pour témoigner d’une gratitude éternelle en direction du pays qui l’a accueilli et entraîné entre 1961 et 1962. C’est dire que la relation qui liait Nelson Mandela, connu également sous le nom de "Madiba" à l'Algérie, était intime, presque fusionnelle.
Qui a oublié l’image de Fidel Castro avant son décès, revêtu du survêtement de l’équipe nationale de football algérienne, à l’occasion de son 90e anniversaire ou lors de ses rencontres avec des délégations étrangères, diffusée par les médias du monde entier, était plus qu’un symbole. Si huit jours de deuil ont été décrétés en Algérie, c’est parce que, entre Alger et La Havane, les liens remontent à loin, à la guerre d’indépendance algérienne.
Quant à Che Guevara il est venu deux fois à Alger et lors d'une de ses allocutions il déclare « Peu de scènes sont aussi symboliques qu’Alger, l’une des capitales de la liberté les plus héroïques, pour une telle déclaration," Que l’admirable peuple algérien, trempé comme peu de peuples l’ont été dans les souffrances de l’indépendance, sous la direction de son parti, nous inspire dans cette lutte sans quartiers contre l’impérialisme yankee ».
Malcolm X lui aussi s’est rendu en 1964 en l’Algérie, deux ans après son indépendance de la domination coloniale française et un an avant son assassinat. Au cours de cette visite, il nota les similitudes flagrantes entre la brutalité de la violence de l’Etat colonial à Alger et les «armées d’occupation» de la police à Harlem. À son retour, il s’adressa à un forum de travailleurs à New York : « J’ai visité la Casbah, avec quelques camarades, des camarades de sang. Ils m’ont tout de suite plongé dedans et m’ont montré la souffrance, m’ont montré les conditions dans lesquelles ils vécurent sous l’occupation des colons, et l'Algérie est un exemple pour le monde entier.
Après les années d'euphorie qui suivent l'indépendance, l'Algérie traverse une période difficile dans les années 1990, marquée par la montée de l'intégrisme religieux et une guerre civile meurtrière. Mais le peuple algérien, fort de son expérience de la lutte pour la liberté, surmonte cette épreuve et se relève, plus déterminé que jamais à construire un avenir de paix et de prospérité.
Aujourd'hui, l'Algérie reste une figure inspirante pour tous ceux qui combattent l'oppression et l'injustice. Comme l'a dit Frantz Fanon, « Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. » L'Algérie a su remplir la sienne, offrant au monde un exemple de résistance et de dignité qui inspire et qui est un exemple pour tous les peuples.