Dans les années 1960, l'Afrique semblait loin de la question palestinienne, qui ne suscitait que peu d'intérêt parmi les leaders africains. Cependant, à la fin de cette décennie, un changement s'opéra.
Les pays africains commencèrent à prendre conscience de l'importance de la cause palestinienne, et la solidarité islamique joua un rôle clé dans ce processus. Au début des années 1970, l'Afrique du Nord, notamment l'Égypte, l'Algérie et la Libye, se joignirent à l'Organisation de la conférence islamique pour lancer un mouvement de rupture des relations diplomatiques avec Israël.
Le Gabon, sous la direction de son président Omar Bongo, qui venait de se convertir à l'islam, joua un rôle crucial dans cette initiative. "Je suis membre de la Conférence islamique et je ne peux pas moi-même être musulman et reconnaître Israël, au risque de renier ma religion," déclara -t-il en 1986.
Cependant, quelques pays africains conservèrent des liens avec Israël, notamment le Zaïre, actuel RDC, le Malawi, le Lesotho et le Swaziland. Ces derniers suivaient l'Afrique du Sud de l'apartheid, qui était l’alliée d'Israël durant l’apartheid.
Lorsque l'État de Palestine fut proclamé en 1988, la majorité des pays africains le reconnurent immédiatement. Cependant, Malawi, Afrique du Sud et Swaziland attendirent la chute de l'apartheid pour faire de même, tandis que le Lesotho les imita en 2011. La Côte d'Ivoire, qui avait entretenu des relations étroites avec Israël pendant des décennies, reconnaîtra tardivement l'État de Palestine, en 2008 sous la présidence de Laurent Gbagbo.
En résumé, l'Afrique a joué un rôle crucial dans la reconnaissance de la Palestine, notamment grâce à la solidarité islamique, à la lutte contre l'apartheid, mais aussi car la lutte palestinienne rappelle a tous les noirs d’Afrique et des États-Unis les pires heures de la ségrégation subie par les Noirs. Cette reconnaissance a été un tournant décisif dans l'histoire de la cause palestinienne, et a contribué à renforcer la position de l'État de Palestine sur la scène internationale.