by Nelson Nkosi

Idi Amin Dada le tyran sanguinaire

Idi Amin Dada le tyran sanguinaire

Né en 1925 dans une famille modeste, Idi Amin Dada s'engagea dans l'armée coloniale britannique dès son plus jeune âge. Grâce à sa carrure imposante et son absence totale de scrupules, il gravit rapidement les échelons pour devenir un proche du président Milton Obote. En 1971, profitant d'une absence d'Obote, Amin lança un coup d'État sanglant et s'empara du pouvoir par la force.

Dès son arrivée au pouvoir, Amin instaura un régime de terreur sans précédent en Ouganda. Il se débarrassa de tous ses opposants réels ou supposés dans une vague de purges ethniques particulièrement sanglantes. Les minorités langi et acholi furent décimées, tout comme l'élite intellectuelle et politique du pays.

Amin mit en place un véritable système de répression avec des escadrons de la mort, des centres de détention secrets et des chambres de torture. On estime qu'entre 100 000 et 500 000 Ougandais furent exécutés sommairement ou portés disparus sous son règne. Des fosses communes remplies de cadavres mutilés furent découvertes partout dans le pays après sa chute.

Mégalomane et paranoïaque, Amin se construisit un culte de la personnalité délirant, se faisant appeler "Sa Toute-Puissante Vie Présidente" et accumulant les titres ronflants. Il organisait des défilés grotesques où il paradait entouré de ses nombreuses épouses et enfants. Son narcissisme n'avait d'égal que sa cruauté envers son peuple.

Sur le plan politique, Amin mena une série de décisions erratiques qui isolèrent l'Ouganda sur la scène internationale. Il expulsa brutalement la minorité asiatique du pays en 1972, provoquant la rupture avec le Royaume-Uni. En 1978, son invasion insensée de la Tanzanie voisine marqua le début de sa chute.

En 1979, une offensive conjointe ougando-tanzanienne permit de chasser Amin du pouvoir. Celui-ci s'enfuit d'abord en Libye, puis trouva refuge en Arabie saoudite où il vécut en exil jusqu'à sa mort en 2003. Des poursuites pour crimes contre l'humanité furent un temps envisagées mais n'aboutirent jamais.Le règne sanglant d'Idi Amin Dada, marqué par la violence aveugle, le culte délirant de sa personnalité et l'isolement international, restera comme l'une des pages les plus sombres de l'histoire de l'Ouganda moderne. Son héritage n'est que ruines, traumatismes et fosses communes.