Le 11 février 2024, le général Abdourahmane Tiani, chef de la junte militaire au Niger, a évoqué la création potentielle d'une monnaie commune avec le Burkina Faso et le Mali. Cette proposition soulève des questions sur les conditions nécessaires à la réussite d'une telle initiative.
Le projet de monnaie commune entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger suscite l'intérêt depuis que le général Abdourahmane Tiani, chef de la junte militaire au Niger, a évoqué cette possibilité en février 2024. Cette proposition intervient dans un contexte de changements politiques et économiques dans la région, avec les trois pays membres de l'Alliance des États du Sahel (AES) dirigés par des régimes militaires. Cependant, pour que cette initiative soit couronnée de succès, plusieurs conditions doivent être remplies.
Tout d'abord, une coordination étroite des politiques macroéconomiques et budgétaires est essentielle pour assurer la stabilité de la nouvelle monnaie et prévenir les déséquilibres commerciaux. Ensuite, la mise en place d'institutions solides de gestion monétaire, telles qu'une banque centrale commune, est indispensable pour garantir une politique monétaire stable et indépendante. De plus, l'instauration d'un marché commun intégré favoriserait la croissance économique et renforcerait la coopération régionale. Enfin, des mécanismes de surveillance et de résolution des crises sont nécessaires pour faire face aux chocs internes et externes.
Cependant, il est difficile de déterminer si ces conditions sont entièrement remplies dans les trois pays concernés. Bien que membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) depuis 1963, des défis subsistent, notamment en matière de coordination des politiques gouvernementales et de stabilité macroéconomique.
Malgré les risques potentiels, tels qu'une possible perturbation des échanges commerciaux et une fragmentation des blocs économiques existants, l'initiative de créer une nouvelle monnaie pourrait offrir des avantages significatifs, notamment une plus grande intégration régionale et une indépendance accrue vis-à-vis des partenaires extérieurs. Cependant, une planification minutieuse, une coordination efficace et une communication transparente seront essentielles pour assurer le succès de cette entreprise et éviter l'isolement des trois pays.