Un rapport publié par Human Rights Watch (HRW) a révélé les atrocités commises dans la ville d'El Geneina, dans l'ouest du Darfour. Une guerre civile qui dure depuis plus d’un an.
Selon le rapport, des actes de nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité ont été commis contre les Massalit et les communautés non arabes de la ville par les forces paramilitaires de soutien rapide et leurs alliés arabes.
Le rapport demande que des sanctions soient prises à l'encontre des responsables de ces atrocités, notamment le chef des Forces de soutien rapide, Mohammed Hamdan Dagalo, également connu sous le nom de Hemedti. Il est accusé d'avoir commandé les forces qui ont perpétré ces atrocités.
Environ 15 000 personnes auraient été tuées à El Geneina l'année dernière, selon le rapport. Des témoins ont décrit comment les forces de sécurité ont rassemblé et abattu des hommes, des femmes et des enfants qui tentaient d'échapper aux violences ethniques dans cette ville agitée.
Au moins "des milliers de personnes" ont été tuées et "des centaines de milliers" sont devenues des réfugiés entre avril et novembre 2023, selon le rapport de 218 pages. "Ces événements comptent parmi les pires atrocités commises à ce jour contre des civils dans le cadre du conflit actuel au Soudan", ajoute le rapport.
Le chef de la RSF, le général Hemedti, a nié que ses combattants aient délibérément attaqué des civils. Cependant, HRW affirme qu'il fait partie de ceux qui ont la responsabilité du commandement des forces qui ont perpétré les atrocités.
Les chercheurs de HRW ont interrogé plus de 220 réfugiés soudanais et examiné des preuves visuelles pour corroborer les récits des abus. Ils ont demandé que des enquêtes supplémentaires soient menées pour déterminer s'il y avait une intention d'éliminer la communauté Massalit, ce qui indiquerait qu'il s'agit d'un génocide.
Les Nations unies et le procureur de la Cour pénale internationale ont parlé de crimes de guerre au Darfour, mais ils n'ont pas spécifiquement mentionné le génocide. Le gouverneur du Darfour occidental, Khamis Abakar, a été tué quelques heures après avoir accusé RSF de commettre un génocide, ce qui est le plus haut responsable connu à avoir été tué depuis le début du conflit en avril. La RSF affirme qu'elle n'est pas impliquée dans ce qu'elle décrit comme un "conflit tribal" au Darfour.