En Tunisie, les deux chroniqueurs Borhen Bssais et Mourad Zeghidi, ont été condamnés chacun à un an de prison pour avoir critiqué le président Kaïs Saïed.
Borhen Bssais, présentateur médiatique, et Mourad Zeghidi, commentateur politique, ont été reconnus coupables de diffusion de fausses nouvelles et de fausses déclarations visant à diffamer. Durant leur procès, ils ont défendu leur droit à la liberté d'expression, affirmant qu'ils ne faisaient que commenter et analyser la situation politique et socio-économique du pays. Leurs arrestations, survenues le 11 mai, ont soulevé des questions sur l'usage de la loi pour réprimer les critiques contre le gouvernement.
Le décret-loi 54, souvent dénoncé pour sa portée large, a été utilisé pour poursuivre Bssais et Zeghidi pour des déclarations publiques et des publications sur les réseaux sociaux critiques envers le président Saïed. La défense a plaidé pour un non-lieu, arguant que les accusations portaient atteinte à la liberté d'expression.
La condamnation de Bssais et Zeghidi survient dans un contexte de tensions politiques accrues, où des opposants et des juristes dénoncent une mise sous tutelle de la justice par le pouvoir en place. Le président Saïed, élu en 2019, s'est octroyé les pleins pouvoirs en 2021, un acte qualifié de coup de force par ses détracteurs.
Les arrestations de journalistes et de militants se multiplient, illustrant un climat de répression croissante contre la liberté d'expression en Tunisie. Les avocats des condamnés, Kamel Massoud et Khaled Krichi, ont vivement critiqué la politisation de la justice et ont appelé à l'indépendance des tribunaux.