by Alya Gorgi

Tunisie : le racisme au sommet de l'état

Tunisie : le racisme au sommet de l'état

Les récentes arrestations de militants antiracistes en Tunisie, dont Saadia Mosbah, présidente de l'association Mnemty, ont ravivé les inquiétudes au sein de la communauté noire du pays.

Ces actions, apparemment motivées par des accusations de financement étranger et de complot lié à l'immigration subsaharienne, soulèvent des préoccupations quant au respect des droits des minorités dans le pays déjà accusé de négrophobie.

Après deux semaines marquées par l'évacuation de migrants subsahariens et une répression croissante des associations venant en aide à ces populations, les autorités tunisiennes durcissent leur position. Des représentants d'associations, dont Saadia Mosbah, ont été arrêtés et placés en garde à vue, alimentant ainsi les craintes quant à la répression des voix antiracistes dans le pays.

La Tunisie, malgré l'adoption d'une loi antiraciste en 2018, semble toujours confrontée à des préjugés envers les migrants subsahariens. Les déclarations du président Kaïs Saïed, qualifiant les militants antiracistes de "traîtres" et d'"agents", semblent encourager cette défiance, suscitant des inquiétudes quant à la sécurité et à la liberté des membres de la communauté noire du pays.

L'arrestation de Saadia Mosbah et d'autres membres de Mnemty s'inscrit dans un contexte de campagne de harcèlement et de diffamation sur les réseaux sociaux contre les militants antiracistes. Les autorités semblent utiliser la loi sur la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent pour réprimer ces voix dissidentes, mettant ainsi en péril les libertés civiles et les droits de l'homme en Tunisie.

Les arrestations ont suscité une vague d'indignation au niveau national et international, avec des appels à la libération immédiate de Saadia Mosbah et de ses collègues. Des organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé ces actes comme des atteintes à la liberté d'expression et à la société civile en Tunisie.

L'arrestation de Saadia Mosbah souligne les défis persistants auxquels est confrontée la Tunisie en matière de droits de l'homme et de respect des minorités. Il est impératif que les autorités tunisiennes garantissent la liberté d'expression et la sécurité de tous les citoyens, indépendamment de leur origine ethnique ou de leurs affiliations politiques.