La présidentielle au Tchad continue de susciter des remous politiques et juridiques après la proclamation des résultats provisoires officialisant la victoire au premier tour du président de transition, Mahamat Idriss Déby.
Le Premier ministre Succès Masra, rival affirmant également sa victoire, a déposé un recours devant le Conseil constitutionnel. Cette démarche survient trois jours à peine après la divulgation des chiffres officiels.
Le parti Les Transformateurs, contestant son score officiel de 18%, a suivi le même chemin en déposant sa requête auprès du Conseil constitutionnel deux jours avant la clôture du délai imparti. Les allégations portées par ce dernier ne sont pas anodines. Elles mettent en lumière un éventail d'irrégularités qui entachent le processus électoral. Sitack Yombatina Béni, vice-président du parti, souligne notamment des entraves au bon déroulement du vote telles que des refus d'accès aux bureaux de vote et aux opérations de dépouillement, une insuffisance de matériel électoral, ainsi que des incidents impliquant des urnes emportées par des militaires. De surcroît, il déplore une marginalisation du parti lors du processus électoral par l'Agence nationale de gestion des élections, en infraction avec les dispositions de l'article 89 du Code électoral.
Par ailleurs, le parti a saisi l'Agence nationale de gestion des élections pour obtenir le détail des résultats bureau par bureau, conformément à l'article 90 du Code électoral. Celui-ci stipule que le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision dans les dix jours suivant sa saisine, laquelle aboutira soit à la proclamation définitive des résultats, soit à l'annulation de l'élection.
En parallèle à cette contestation, un autre candidat malheureux, Yacine Abdramane Sakine du Parti réformiste, qui a obtenu une accréditation de 0,36% des voix, s'est exprimé devant la presse à Ndjamena le dimanche 12 mai 2024. Bien qu'il ait félicité le vainqueur Mahamat Idriss Déby Itno, il a également annoncé son intention de déposer une demande auprès du Conseil constitutionnel afin de réclamer la publication du nombre exact de ses voix.