Des soupçons de corruption entourant la construction d'un grand hôtel à N'Djamena, la capitale du Tchad, ont conduit à une série de perquisitions en France et en Belgique le mercredi 4 septembre 2024. Ces opérations ciblaient des dirigeants de l'entreprise belge de construction CFE, qui appartient au groupe Ackermans & van Haaren, ainsi que certains de ses représentants.
En Belgique, quatre personnes ont été arrêtées, tandis qu'aucune information n'a été communiquée concernant d'éventuelles arrestations en France.L'affaire concerne la construction de cet hôtel, achevée il y a environ dix ans, et le recouvrement d'une créance que les autorités tchadiennes doivent encore à CFE. L'enquête a été lancée après un signalement effectué par un intermédiaire financier en avril 2024. Elle est dirigée par un juge d'instruction bruxellois et l'Office central pour la répression de la corruption, avec la collaboration du Parquet national financier français sous l'égide d'Eurojust.
Selon les médias belges, la décision de construire cet hôtel, désormais géré par la chaîne Radisson Blu, a été prise sous la présidence d'Idriss Déby Itno, qui a dirigé le Tchad pendant plus de trente ans avant d'être tué en 2021 lors d'une opération militaire contre des rebelles. L'hôtel a été inauguré en 2017, mais le Tchad doit encore plusieurs dizaines de millions d'euros à l'entreprise CFE. Le parquet fédéral belge n'a pas précisé les montants financiers ni l'identité des cadres belges et français soupçonnés de corruption. Les perquisitions en Belgique ont eu lieu dans plusieurs communes bruxelloises et dans le Brabant