by Alya Gorgi

RDC et Rwanda ou le dialogue de sourds

RDC et Rwanda ou le dialogue de sourds
Les discussions entre les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la République démocratique du Congo (RDC) se sont poursuivies à Luanda les 14 et 15 septembre 2024, dans le cadre de la médiation angolaise visant à relancer le dialogue entre ces deux nations en conflit dans l'Est de la RDC. Cette quatrième réunion ministérielle, bien que cruciale, n'a pas abouti à des avancées significatives.

La rencontre a permis d'aborder plusieurs sujets, notamment le rapport des experts en renseignement qui s'étaient réunis fin août au Rwanda, ainsi que le Plan harmonisé pour neutraliser les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et le retrait des forces rwandaises. Un point marquant a été la présentation par l'Angola d'un compte rendu de ses échanges avec l'Alliance Fleuve Congo (AFC), une coalition politico-militaire comprenant des représentants du groupe rebelle M23. Kinshasa rejette catégoriquement cette coalition et refuse d'engager des négociations avec elle.

L'AFC a exprimé que le processus de paix mené par Luanda serait incomplet sans prendre en compte ce qu'elle considère comme les problèmes internes à la RDC. Elle exige un dialogue direct avec les autorités congolaises et conditionne sa participation à l'annulation d'une résolution de l'Assemblée nationale interdisant toute négociation avec elle. Les délégués de l'AFC ont également souligné qu'il existe des causes profondes à la crise actuelle, qu'ils ne souhaitent révéler que lors de ce dialogue direct.

Lors de cette réunion, les délégués congolais ont fermement rejeté les propositions de l'AFC, réaffirmant leur position contre tout dialogue direct. Ce refus souligne les tensions persistantes entre Kinshasa et les groupes rebelles, exacerbées par des accusations mutuelles entre la RDC et le Rwanda concernant le soutien aux factions armées.

Les efforts angolais pour faciliter un dialogue constructif entre le Rwanda et la RDC continuent d'être entravés par des positions intransigeantes et un manque de confiance mutuelle. La situation reste délicate, avec des enjeux humanitaires croissants dans une région déjà marquée par des décennies de conflits.