by Aly Jonas

L'Iran au chevet de la Tunisie ?

KAis Saied Iran accord

La Tunisie, sous la direction du président Kaïs Saïed, a récemment pris une décision inhabituelle en termes de diplomatie en participant aux funérailles du président iranien Ebrahim Raïssi à Téhéran.

Cette visite marque une inflexion notable dans la diplomatie tunisienne, qui n'avait pas vu un chef d'État tunisien se rendre en Iran depuis 1965, lorsque Habib Bourguiba avait rencontré le chah d'Iran lors d'une tournée diplomatique.Ce déplacement a suscité des interrogations quant au positionnement stratégique de la Tunisie, qui entretient des relations tendues avec les Occidentaux et développe un rapprochement de moins en moins discret avec la Russie.

Cette visite à Téhéran a également été interprétée comme un signe de rapprochement avec l'Iran, ce qui pourrait être facilité par les liens historiques entre certains cercles entourant Kaïs Saïed et la République islamique. Le frère du chef d'État, Naoufel Saïed, qui officie comme conseiller, est issu du courant de la gauche islamique et a des liens avec l'Iran.

La décision de Kaïs Saïed de participer aux funérailles de Raïssi peut être vue comme une tentative de renforcer les liens avec l'Iran, ce qui pourrait être motivé par la nécessité de trouver de nouveaux financements pour l'économie tunisienne, qui est au bord de la banqueroute. La Tunisie a refusé de signer un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un prêt de 1,9 milliard de dollars, en raison des conditionnalités attachées.Conditions souvent "politiquement contraignantes ".

L'Arabie saoudite, le Qatar et les Emirats arabes unis ont tous des conditions spécifiques pour leur aide financière, ce qui rend difficile la situation économique de la Tunisie.

Dans ce contexte, le rapprochement avec l'Iran doit être vu comme une stratégie pour Kaïs Saïed pour affirmer son indépendance face aux Occidentaux et pour trouver de nouveaux alliés. Cependant, cette décision pourrait également susciter de nouvelles tensions avec les pays occidentaux ou être le premier pas pour la Tunisie vers les BRIC'S dont est devenue membre récemment l’Iran.