Le président Cyril Ramaphosa a promulgué une loi instaurant une couverture santé universelle en Afrique du Sud, une décision majeure à deux semaines des élections générales.
Dans un pays où les hôpitaux publics sont souvent surpeuplés et manquent de ressources, et où seuls 12 % de la population peut se permettre des soins de santé privés, la nouvelle loi vise à garantir un accès égalitaire aux soins de santé pour tous les Sud-Africains. Le système reposera sur un fonds financé par les impôts et les cotisations, permettant de fixer des tarifs abordables pour tous les citoyens.
Le président Ramaphosa, lors de la cérémonie de signature à Pretoria, a souligné que cette initiative contribuera à réduire la pauvreté dans un pays marqué par un chômage élevé, touchant près d'un tiers de la population active.
Des délais et des critiques
Malgré les louanges du président, la mise en œuvre de la loi pourrait prendre plusieurs années. Le ministre de la santé, Joe Phaahla, a souligné que la création du fonds de financement se ferait en plusieurs phases.
L'opposition, notamment le parti Alliance démocratique (DA), a vivement critiqué la décision, la qualifiant d'"arrêt de mort pour le système de santé défaillant" du pays. Ils craignent que cette initiative ne provoque l'effondrement du système de santé actuel et estiment le coût de mise en œuvre de la loi à plus de 15 milliards d'euros par an.
Des élections générales tendues en perspective
La promulgation de cette loi survient à un moment crucial pour l'ANC, au pouvoir depuis trente ans. Alors que le pays se prépare pour des élections générales le 29 mai, l'ANC risque de perdre sa majorité absolue au Parlement pour la première fois, dans un contexte socio-économique morose.