Le Kenya risque de manquer à sa promesse de diriger une force multinationale en Haïti. En juillet 2023, Nairobi s'était porté volontaire pour déployer 1000 policiers et commander un contingent de 2500 Casques bleus afin d'endiguer l'insécurité endémique dans le pays caribéen. Neuf mois plus tard, le projet kényan reste enlisé dans les méandres juridiques.
La justice kényane fait barrage. En janvier, la Haute Cour a jugé l'opération "inconstitutionnelle et illégale". Un nouveau recours a été déposé mi-mai par l'avocat Ekuru Aukot, accusant le gouvernement d'outrepasser l'interdiction prononcée par les juges. Une audience cruciale est prévue le 12 juin pour statuer sur la suite de la procédure.
Malgré ce blocage, les autorités maintiennent le cap. Une équipe de reconnaissance s'est rendue en Haïti le 20 mai et 200 policiers sont en cours de préparation. Lors d'un déplacement à Washington, le président Ruto a balayé les obstacles juridiques, assurant disposer d'un "mandat clair" pour engager ses troupes.Les États-Unis, qui ont promis 300 millions de dollars pour soutenir la force multinationale, attendent le feu vert de Nairobi.
Mais le corps judiciaire kényan ne semble pas prêt à avaliser cette mission pour l'heure et qui exprimé une séparation des pouvoirs appréciable et rare sur le continent africain.