Les résultats des législatives au Togo, tenues le 29 avril 2024, ont suscité une vive réaction de la part des partis d'opposition.
L'Union pour la République (Unir), au pouvoir, a remporté 108 des 113 sièges à l'Assemblée, selon les autorités électorales. Cependant, le parti d'opposition Les Forces Démocratiques pour la République (FDR) conteste ces résultats, dénonçant des irrégularités massives.
Maître Paul Dodji Apévon, président des FDR, qualifie le processus électoral de loin d'être juste, évoquant des fraudes à grande échelle. Il déclare fermement : "On ne peut pas appeler ça une élection dans un pays normal." L'opposition envisage la concertation pour décider de la marche à suivre concernant les sièges obtenus.
En réponse, Pascal Bodjona, conseiller politique du président togolais, souligne que les recours peuvent être déposés devant la Cour constitutionnelle pour examen des allégations de fraude. Il renvoie également la responsabilité des résultats à l'opposition, arguant que l'unité aurait pu garantir une représentation significative à l'Assemblée nationale. Ce contexte électoral tumultueux survient alors que le pays bascule vers un régime parlementaire, avec une nouvelle Constitution promulguée le 6 mai 2024 par le président Faure Gnassingbé.
Au Togo, les résultats des législatives organisées le 29 avril 2024 suscitent beaucoup de réaction dans les rangs des partis de l'opposition. Le parti au pouvoir, l’Union pour la république (Unir) a remporté 108 sièges des 113 à pourvoir à l’Assemblée, selon la commission électorale.
Le parti d’opposition Les Forces démocratiques pour la république (FDR), qui a obtenu un siège à l'Assemblée, ne reconnaît pas ces résultats. « Nous n'avons jamais imaginé que les fraudes pouvaient atteindre une telle ampleur », affirme le président des FDR, Maître Paul Dodji Apévon.
« Nous ne pourrons pas accepter ce qui est proclamé comme résultat » « Au regard de ce que nous avons vécu, en tant que candidat, en tant que chef de parti, ce que nos candidats, nos militants, nos délégués ont vécu sur le terrain, je vous assure honnêtement qu’on ne peut pas appeler ça une élection dans un pays normal, lance-t-il au micro de notre correspondant Peter Dogbé. Nous ne pourrons pas accepter ce qui est proclamé comme résultat d'une élection normale. Lorsque vous allez à des compétitions, vous avez des partenaires en face qui ont les moyens, c'est vrai, on le reconnait, des moyens d'État, mais qui utilise seulement ces moyens d'État pour gagner ? Je peux encore comprendre, mais que ces dirigeants choisissent délibérément de demander à leurs militants d'aller partout violenter les gens, voler à visage découvert, mais vous appelez ça des élections ? »
Sur le fait de siéger ou non à l’Assemblée, Maître Paul Dodji Apévon réagit : « On nous a donné un siège. Est-ce que nous refusons de prendre ce siège ? Non, la décision allant dans ce sens ou non, mais ce n'est pas le FDR seul qui la prendra. Nous allons nous concerter avec les autres, toute l'opposition dans son ensemble, pour savoir ce que nous faisons de ce qui nous aura été attribué comme résultat. »
« L'opposition, s’ils avaient été dans la dynamique de l'unité, aurait eu un nombre conséquent de sièges » Face aux accusations de l'opposition, qui pointe des fraudes de grande ampleur, Pascal Bodjona, conseiller politique du président de la République togolaise, répond, au micro de Liza Fabbian : « Lorsqu’une élection est faite et qu'il y a des contestations, les votes de recours sont certainement ouverts devant la Cour constitutionnelle et on va apporter les preuves des allégations dont on fait état. Dans tous les cas, moi je pense que les élections ont été faites et tout le monde maintenant peut faire l'analyse des résultats. »
Pascal Bodjona renvoi au passage à l’opposition la responsabilité de ses propres résultats : « Vous savez que les militants de l'opposition, s’ils avaient été dans la dynamique de l'unité d'action, l'opposition aurait eu un nombre conséquent de sièges à l’Assemblée nationale. Cela n'a pas été le cas. Alors que vous savez bien que nous sommes dans le système de la proportionnelle aux élections. Actuellement, on attend que la Cour constitutionnelle puisse donner les résultats définitifs et que les voies soient ouvertes pour les recours que les partis politiques ou les listes auront à exercer devant cette Cour. »Le président Faure Gnassingbé a promulgué le 6 mai 2024 la nouvelle Constitution adoptée le 19 avril dernier et qui fait donc basculer le pays vers un régime parlementaire. La réalité du pouvoir sera donc désormais concentrée dans les mains d'un « président du Conseil des ministres » choisi au sein du parti majoritaire à l'Assemblée.