by Nelson Nkosi

Afrique du Sud : un tremblement de terre électoral ?

Afrique du Sud : un tremblement de terre électoral ?
Un nouveau sondage dévoilé par OpinionWay préfigure un bouleversement majeur dans le paysage politique sud-africain. Pour la première fois, l’ANC pourrait perdre sa majorité absolue, ouvrant ainsi la voie à d’intrigants scénarios de coalition, au cœur desquels se trouve le " coupable " de ce futur bouleversement a venir.....Jacob Zuma et son jeune parti, le MK.

Un séisme politique se prépare-t-il en Afrique du Sud ?

Le pays de la lance et du sceptre se trouve à l’aube d’une révolution politique. Les résultats de l’enquête menée par OpinionWay sur les intentions de vote pour les élections générales sud-africaines, prévues le 29 mai prochain, laissent entrevoir un changement sans précédent. Depuis la fin de l’Apartheid en 1994, l’African National Congress (ANC) a été le parti hégémonique, dominant outrageusement le paysage politique national. Mais cette domination semble aujourd'hui sérieusement ébranlée.

En effet, jamais l’ANC n’avait réalisé un score inférieur à 50% dans les élections multiraciales des trois dernières décennies. Cependant, selon ce dernier sondage, le parti au pouvoir, dirigé par le Président Cyril Ramaphosa, n'obtient que 39% des intentions de vote parmi les 2003 personnes sondées qui envisagent de participer au scrutin. Ce chiffre marque une chute de 18% par rapport aux élections de 2019.

La fin de la majorité absolue de l’ANC ?

Cette baisse drastique signifie que l’ANC pourrait perdre sa majorité absolue au parlement, un scénario inédit dans l’histoire moderne du pays. Sans cette majorité, l’ANC serait contraint de chercher des alliances, une situation totalement nouvelle pour ce parti qui a toujours dominé sans partage. Mais avec qui l’ANC pourrait-elle s’allier ? Les rivaux traditionnels tels que la Democratic Alliance (DA) et l’Economic Freedom Fighters (EFF) n’affichent pas de progression notable, restant respectivement à 21% et 13% des intentions de vote.

La véritable surprise vient du MK, un parti fondé il y a à peine six mois par l’ancien Président Jacob Zuma. Le MK, avec ses 15% d’intentions de vote, semble avoir capté l’essentiel des voix perdues par l’ANC. Ce parti de centre-gauche aux tendances populistes se positionne désormais comme un acteur central de la scène politique.

Jacob Zuma, figure controversée mais charismatique, semble avoir réussi à se repositionner comme un acteur incontournable du paysage politique sud-africain. Avec le MK, il a créé une formation capable de s’allier aussi bien avec la gauche radicale de l’EFF qu’avec le centre-droit de la DA, sans oublier une possible réconciliation avec l’ANC, son ancien parti.

Une nouvelle ère de coalitions - compliquées- en perspective 

Ce sondage indique que l’Afrique du Sud se dirige vers une ère de coalitions politiques, une première dans son histoire récente. Le MK, grâce à sa flexibilité idéologique, pourrait bien devenir le pivot autour duquel se formeront ces alliances. Avec ses racines ancrées dans l’histoire de la lutte contre l’Apartheid et une forte popularité parmi les jeunes et la majorité zoulou, Jacob Zuma pourrait bien jouer à nouveau un rôle décisif dans le futur politique de la nation.

À 82 ans, Zuma semble plus que jamais prêt à influencer le destin de l’Afrique du Sud, marquant ainsi un tournant historique dans les élections à venir.