Deux mois après avoir quitté la prison pour le palais présidentiel, le jeune président Bassirou Diomaye Faye a lancé des consultations en vue d'une réforme judiciaire profonde.
Le 28 mai, au Sénégal, le dialogue national sur la réforme et la modernisation de la justice a été inauguré à Diamniadio, situé à une trentaine de kilomètres de Dakar. Sous la présidence du chef de l'État, Bassirou Diomaye Faye, cette cérémonie d'ouverture marque le début d'une semaine de discussions qui aboutiront à la présentation du rapport final le 4 juin prochain.
Rassemblant des professionnels de la justice, des représentants de la société civile et même d'anciens détenus, ce dialogue vise à une analyse approfondie du système judiciaire en vue de son amélioration.
Les sujets abordés sont divers et couvrent un large éventail de thématiques telles que le statut des magistrats, l'organisation du Conseil supérieur de la Magistrature, la numérisation des services judiciaires, ainsi que le délai des procès pénaux et le régime des sanctions pénales.
Dans son discours inaugural, le président Faye a souligné l'importance de cette réunion, affirmant que la justice constitue le fondement de la société sénégalaise, incarnant ses valeurs fondamentales d'équité, d'impartialité et de protection des droits. Il a également précisé que ce dialogue ne vise pas à désigner des coupables à blâmer, mais plutôt à mener un débat constructif pour évaluer le fonctionnement du système judiciaire et identifier les solutions pour son amélioration. Un système dont avait abusé l’ancien président Macky Sall.
Le chef de l'État a mis en garde contre le risque de limiter la réforme judiciaire au volet pénal, soulignant l'importance de prendre en compte également les affaires civiles. Il a recommandé la mise en place d'un système transparent pour la gestion de la carrière des magistrats, ainsi que l'élaboration de dispositifs législatifs pour accélérer le traitement des procédures judiciaires et améliorer les conditions carcérales.
Ce dialogue national revêt une importance capitale dans le processus de réforme judiciaire au Sénégal, répondant aux critiques adressées au système judiciaire ces dernières années. Le gouvernement sénégalais aspire ainsi à instaurer une réforme pragmatique de la justice, renforçant la confiance des citoyens envers le système judiciaire et surtout en préservant leurs droits.