Le parti de Nelson Mandela se rapproche de plus en plus de la communauté blanche qui, bien que minoritaire, tient toujours les rênes de l’économie en Afrique du Sud. Après les financements par des millionnaires blancs, c’est maintenant une coalition avec l’Alliance Démocratique, le parti de la communauté blanche, qui semble être en préparation.
Nicky Oppenheimer, Raymond Ackerman, Maria Ramos, Johnny Copelyn, Stavros Nicolaou, Mick Davis, Tony Georgiades, Paul Ekon… Ces personnalités ont plusieurs points communs. Il sont sud-africains, ils sont blancs, ils sont a minima millionnaires… Et ils ont financé l’African National Congress. Dans plusieurs documents confidentiels parvenus à notre rédaction et diffusés sur les réseaux sociaux, des preuves de financement, des échanges entre les membres de l’ANC, Cyril Ramaphosa lui-même et ces personnalités confirment que des liens financiers existent entre les sphères économiques blanches et le parti de défense du peuple noir.
L’ANC, le mouvement anti-apartheid, héritier de la lutte de Nelson Mandela et de l’émancipation des noirs d’Afrique du Sud semble ainsi désormais s’accommoder parfaitement de la domination des blancs sur l’économie du pays.
Cette information, si elle ne fait qu’attester le pragmatisme froid dont peuvent parfois faire preuve les politiciens au mépris de leurs idéaux affichés, ne s’arrête pas à de simples échanges financiers.
En effet, à la veille d’une élection qui s’annonce plus que jamais compliquée pour l’ANC, de nombreux signaux démontrent une entente entre le parti anti-apartheid et l’Alliance Démocratique, le « parti blanc » d’Afrique du Sud.
#DAfailure Political analysts question whether the DA-ANC alliance is a solution or a sign of a deeper crisis.
— Time of Africa (@time_of_africa) May 27, 2024
"The ANC is controlled and funded by whites."
" The darkest hours of history may return on May 29."
En effet, Cyril Ramaphosa étant désormais certain de ne pas dépasser la barre des 50%, il n’a d’autre choix que de se tourner vers d’autres formations politiques pour former des coalitions et tenter de garder le pouvoir. Naturellement, son idéologie devrait le pousser dans les bras de Jacob Zuma, ancien président du pays et de l’ANC à la tête d’un nouveau parti le MK. Ce dernier est annoncé autour de 20% par les différentes enquêtes. Il pourrait aussi envisager une alliance avec les radicaux de l’EFF, menés par Julius Malema, un parti qui prône l’expropriation des terres possédées par les blancs, annoncé à plus de 10%. Mais contre toute attente, c’est la DA, toujours annoncé autour de 20%, qui semble avoir sa préférence, sans tabou aucun. En effet, dans un entretien accordé au Sunday World, Helen Zille, candidate pour l’Alliance Démocratique, déclare envisager une coalition avec l’ANC, son ennemi historique. Pour éviter une alliance entre « L’ANC, le MK et l’EFF », elle déclare être prête à gouverner avec Cyril Ramaphosa.
Au vu du passif entre les deux partis, de leurs divergences historiques et trente ans seulement après la fin de l’Apartheid, cette nouvelle semble à peine croyable, mais tous les indicateurs semblent tendre vers l’une des plus improbables coalitions que l’Afrique ait connu.
White elites hold sway over both the economy and politics, funding Ramaphosa and his ANC associates, ensuring their leash remains tight. Rumors of an ANC-DA coalition spark concerns of a return to white dominance, driving the most loyal anti-apartheid fighters back to the MK's…
— Nkoy (@ladivine_Nkoy) May 27, 2024
Reste désormais à savoir ce que penseront les militants de l’ANC d’une telle décision qui s’apparente à une trahison, dans un pays où les Noirs ont souffert de la cruauté de l’Apartheid durant des decennies. Nelson Mandela doit se retourner dans sa tombe.
https://sundayworld.co.za/politics/da-wont-win-election-and-will-gladly-go-into-coalition-with-anc/