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Tunisie : les conséquences des propos du président contre les migrants noirs

Franzisca Zanker Par Franzisca Zanker
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vendredi 24 mars 2023, à 9:38
Dans L'Afrique d'aujourd'hui
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Tunisie : les conséquences des propos du président contre les migrants noirs

En Tunisie, la désignation de boucs émissaires parmi les migrants détourne l’attention de l’échec continu du gouvernement à résoudre la profonde crise économique et sociale, écrit la chercheuse Franzisca Zanker.

La déclaration du président tunisien Kaïs Saeïd selon laquelle des “mesures urgentes” étaient nécessaires “contre l’immigration illégale de ressortissants d’Afrique subsaharienne” qui causait “violence et criminalité” a déclenché une réaction violente à l’échelle nationale contre les migrants.

Cette déclaration, qui faisait suite à une réunion sur la sécurité nationale, et la réaction contre les migrants qui s’en est suivie, ont suscité une condamnation internationale, y compris de la part de l’Afrique.

Les estimations du nombre de migrants en Tunisie varient, de 21.000 migrants régulièrement enregistrés, à 59 000, dont 9 000 réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés.

Le président a noté dans sa déclaration incendiaire que le “flux incessant” et les “hordes de migrants illégaux” visaient à modifier la démographie du pays “en menaçant son caractère arabe et islamique”.

Cette déclaration offensante – et les représailles qui en découlent – sont profondément choquantes et ont déjà eu des répercussions. En Tunisie, où le sentiment anti-immigrés est en hausse, les groupes d’extrême droite ont été renforcés dans leur position agressive à l’égard des immigrés. Des milliers d’immigrés ont fui. Ceux qui restent sont confrontés à des atteintes à leur dignité.

La Tunisie a été condamnée par la communauté africaine, la mesure la plus ferme ayant été prise par l’Union africaine. Elle a reporté sa réunion prévue à Tunis, la capitale tunisienne. Quatre pays d’Afrique de l’Ouest – la Guinée, le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire – ont évacué leurs ressortissants ou appelé à la prudence.

Des pays d’Afrique subsaharienne ont également appelé au boycott des produits tunisiens. Des groupes de la société civile tunisienne, des militants des droits de l’homme et des artistes ont également condamné les attaques contre les migrants.

Il s’agit là d’une nouvelle conséquence des politiques migratoires imposées par l’Union européenne à la Tunisie. Elle contribue également à l’isolement et à la marginalisation du pays par rapport à ses voisins sur le continent, en cette période de crise politique et socio-économique.

En Tunisie, les récentes attaques contre les migrants contribuent à renforcer la polarisation au sein des différentes factions de la société, en particulier entre les ONG qui se mobilisent contre le racisme anti-migrants et l’expansion et l’attrait des partis populistes et de la théorie du complot.

La violence anti-migrants

Les migrants et les réfugiés présents dans le pays viennent de différentes parties du monde, y compris de Syrie. Mais la plupart sont originaires de pays d’Afrique subsaharienne, en particulier d’Afrique de l’Ouest. Ils séjournent dans le pays pour diverses raisons notamment pour des études, du travail et, pour beaucoup le transit vers l’Europe lorsque l’occasion se présente.

Les incidents racistes contre les réfugiés et les migrants subsahariens et les discours de haine ne sont pas nouveaux en Tunisie. Néanmoins, ce discours particulièrement incendiaire du président Saïed a été suivi d’une vaste campagne “sécuritaire”, d’arrestations arbitraires par les forces de sécurité de centaines de migrants subsahariens. Ils ont été détenus dans des centres illégaux.

Cette violence systémique et raciste a touché une série d’hommes, de femmes, d’enfants et même de nourrissons issus de familles immigrées. Elle s’est traduite par des agressions physiques, des licenciements, d’expulsions de logements et même d’écoles et de crèches.

La peur est généralisée et des centaines de migrants ont campé devant les bureaux de l’Organisation internationale pour les migrations et du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés dans le froid, en quête de protection.

Les débats anti-migrants et les discours de haine en ligne se sont multipliés ces derniers temps. Le parti nationaliste tunisien d’extrême droite est passé de quelques milliers d’abonnés en janvier à plus de 50 000 à la fin du mois de février. La vitesse de propagation du message de ce parti est alarmant.

Avant même la déclaration du président, le groupe avait réussi à recueillir plus d’un million de signatures pour une pétition visant à expulser les migrants subsahariens sans papiers. Cela montre sa tentative de donner une réponse populiste à un sentiment xénophobe déjà largement répandu.

La violence anti-migrants s’inscrit dans un contexte général d’échec face aux profondes crises économiques et sociales que traverse la Tunisie. Celles-ci se sont aggravées depuis le renforcement de ses pouvoirs de manière autoritaire le 25 juillet 2021.

Cela a non seulement créé un rapprochement avec les théories du complot dans le discours public, mais surtout dans un contexte de chômage élevé, de pénurie de produits de base et de flambée des prix des denrées alimentaires.

La société tunisienne s’est polarisée. La peur et les discours de haine se sont répandus en ligne, et la société civile et l’opposition politique ont fait l’objet d’une répression croissante.

La désignation de boucs émissaires

La réaction hostile aux migrants est politiquement utile dans ce contexte : faire des migrants des boucs émissaires permet de détourner l’attention de l’incapacité permanente à résoudre bon nombre de ces problèmes intérieurs, comme on l’a vu dans d’autres pays tels que l’Afrique du Sud.

Les migrants sont considérés comme un “fardeau” pour des infrastructures et une économie déjà médiocres, un danger pour le public et des pions des partis financés par l’étranger en Tunisie pour la coloniser à nouveau. La déclaration et la répression des migrants visent à gagner en popularité, en particulier après les faibles taux de participation aux élections de 2022.

Réactions

Des dizaines de groupes de la société civile, de militants des droits de l’homme et d’artistes ont signé une déclaration collective appelant à un rassemblement contre les propos de Saïed et les conséquences qu’ils ont entraînées. Des centaines de personnes ont protesté dans les rues, scandant “A bas le fascisme, la Tunisie est un pays africain”.

Les pays de la région n’ont pas tardé à réagir. La Guinée a été la première à rapatrier une cinquantaine de ses ressortissants pour leur propre sécurité et dignité. Quelques jours plus tard, le Mali en a rapatrié trois fois plus.

La Côte d’Ivoire a également proposé de rapatrier ses propres ressortissants. L’ambassadeur du Burkina Faso à Tunis a exprimé sa solidarité dans cette “situation difficile”. Des appels au boycott des produits tunisiens ont été lancés, notamment en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Sénégal et au Mali.

L’Union africaine (UA) a publié une déclaration au lendemain des propos offensants du Pésident. Elle a vivement critiqué la Tunisie et l’a exhortée à éviter les “discours de haine raciale”. Une réunion de l’UA prévue à Tunis pour la mi-mars a été annulée.

Ces réactions nous rappellent celles suscitées en 2017 par la diffusion de séquences de CNN montrant des migrants et des réfugiés africains vendus aux enchères sur des marchés aux esclaves en Libye. Ce qui a créé un gros scandale sur le continent et a suscité des réactions notamment du Burkina Faso qui avait rappelé son ambassadeur en Libye.

Un gros scandale s’est déroulé sur le continent et les réactions ont inclus le Burkina Faso rappelant son ambassadeur en Libye.

Des pays comme le Nigeria ont évacué par avion des milliers de leurs ressortissants de Libye.

Les gouvernements ont été réticents à accepter les retours d’Europe. Mais les attitudes à l’égard des retours sur le continent ont été différentes.

Il est difficile de savoir quels sont les objectifs de politique étrangère de la Tunisie sous Saied.

Le 8 mars, le président Umaro Sissoco Embalo de Guinée-Bissau s’est rendu en Tunisie, également en sa qualité de président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Au cours de cette visite, M. Saied est revenu sur ses propos insidieux, arguant que sa déclaration avait été mal interprétée. Non seulement les membres de sa famille étaient mariés à des “Africains” et mais aussi il avait des amis “Africains”. Et en réponse au président Embalo, il a admis : “Je suis en effet Africain et fier de l’être”.

Une série de nouvelles mesures ont été rapidement annoncées, notamment une ligne téléphonique d’urgence pour signaler les violations des droits de l’homme, une assistance psychologique pour les migrants et une exonération des frais liés aux violations du permis de séjour si les migrants acceptent de retourner dans leur pays d’origine.

Mais la violence soutenue par l’État s’est poursuivie.

Les retombées

Pour les pays et les populations de la région, il s’agit simplement d’une autre dimension des politiques d’externalisation impopulaires que leur impose l’Union européenne. L’objectif est de réduire l’immigration vers l’Europe.

Rendre la Tunisie invivable pour les migrants subsahariens fait partie de la stratégie de dissuasion poursuivie par l’Union européenne. Mais les attaques risquent d’entacher la réputation de la Tunisie sur le continent. Les relations diplomatiques seront durement affectées par les attaques racistes.

Des groupes de la société civile exigent déjà la suspension de la Tunisie de l’Union africaine.

Les perspectives pour les migrants pris individuellement sont sombres. Ils continueront à vivre dans une atmosphère de peur et de danger. Et pour l’ensemble de la population tunisienne, les attaques xénophobes ne feront que créer davantage de divisions à un moment où la flambée du coût de la vie et les multiples crises internationales et nationales rendent la solidarité – y compris sur le continent – essentielle.

La Tunisie a besoin d’alliés pour surmonter ces multiples crises. Accroître l’isolement rendra cette tâche difficile.

Nermin Abbassi, étudiant en sciences politiques à l’université de Cologne et assistant de recherche, a contribué à cet article.The Conversation

Franzisca Zanker, Senior research fellow, Arnold Bergstraesser Institute

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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