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Qu’a donc Eric Zemmour contre les Sénégalais ?

Les autorités sénégalaises ont répondu à Eric Zemmour, qui a une nouvelle fois affirmé que les Sénégalais présents en France étaient des « trafiquants ».

La récidive est décidément sa marque de fabrique. Eric Zemmour, candidat à la présidentielle française, s’en était pris aux Sénégalais il y a un an. Le 13 mai 2021, s’exprimant alors sur la chaîne CNews, le polémiste avait déclaré que « tous les trafiquants de crack sont Sénégalais ». Provoquant ainsi un certain émoi au sein de la communauté sénégalaise de France, mais également à Dakar. Abdoulaye Diop, le ministre sénégalais de la Communication, y était allé de son communiqué pour déplorer les propos « stigmatisants » de Zemmour, qui cherchait à montrer que l’immigration est « la mère de toutes les batailles. C’est pour ça que nous avons une délinquance aussi explosive. Avec l’immigration zéro, il n’y aura quasiment plus de délinquance, j’en suis sûr ».

Presque un an plus tard, Eric Zemmour s’en est, à nouveau, pris aux Sénégalais. Le candidat à la magistrature suprême s’est rendu, il y a quelques jours, dans un campement d’immigrés. « Ces gens-là, je vais les renvoyer chez eux », a notamment assuré Éric Zemmour à un passant, avant d’affirmer qu’« il faut renvoyer tous les étrangers et tous les trafiquants. La plupart des trafiquants sont Sénégalais, clandestins et ils n’ont rien à faire ici ».

Dans un tweet, l’Ambassade du Sénégal en France s’est émue des propos du candidat à la présidentielle.

De nouvelles poursuites contre Zemmour ?

Elle « condamne fermement les propos irrespectueux et racistes » d’Eric Zemmour. L’ambassadeur sénégalais assure qu’il « engagera des actions idoines pour que Monsieur Zemmour, récidiviste en la matière, réponde des propos dégradants tenus dans un contexte de campagne électoral leur conférant un plus large écho ».

L’an dernier, Eric Zemmour avait été condamné à 10 000 euros d’amende pour complicité de provocation à la haine raciale et injure raciste, après avoir affirmé que les migrants mineurs isolés étaient des « voleurs, assassins et violeurs ».

Cependant, l’ancien éditorialiste et chroniqueur a pu se présenter sans encombre à la présidentielle. Pour rappelle, Zemmour est conseillé, sur le dossier africain, par Bernard Lugan, un historien très décrié par ses pairs et connu pour être un aficionado du suprémacisme blanc.

Il y a quelques jours, le candidat s’était déjà mis à dos une partie du peuple africain : dans une tribune, il avait affirmé sa volonté de mettre « définitivement fin aux privilèges migratoires exorbitants des Algériens » et de revenir sur l’accord de 1968 entre Paris et Alger. Une chose est sûre : Eric Zemmour ne vise pas le vote des immigrés africains, qui sont régulièrement la cible de ses diatribes.

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