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Pourquoi l’Afrique est tenue à distance des sommets du G20

Le président de l’Union africaine Macky Sall affirme avoir déposé la candidature de l’institution pour obtenir un siège lors des prochains sommets du G20.

C’est une sempiternelle question. Mais qui mériterait une réponse rapide. Lors d’un discours pendant la 77e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) à New York, le président de l’Union africaine (UA) Macky Sall a demandé pourquoi cette même UA ne disposait pas d’un siège au sein du G20. C’est, selon lui, indispensable « pour que l’Afrique puisse, enfin, se faire représenter là où se prennent les décisions qui engagent 1,4 milliard d’Africains ».

Un dossier dans lequel Macky Sall semble avoir déjà avancé, puisqu’il a remercié « chaleureusement les partenaires qui nous ont déjà exprimé leur soutien » et invité « les autres à considérer favorablement notre candidature ».

Un oubli « inacceptable »

Le prochain sommet du G20 débutera le 15 novembre prochain à Bali, en Indonésie. Sans l’Afrique, donc, qui reste indéniablement la grande absente de ce « groupe des 20 » pays les plus riches. Plusieurs tentatives d’impliquer le continent ont déjà eu lieu. Comme en 2008, lorsqu’il avait été question que l’Afrique puisse envoyer un représentant à titre d’observateur au sommet du G20 de Washington. Mais en réalité, selon nos sources, aucune demande officielle n’avait été formulée.

Le président congolais Denis Sassou N’Guesso avait à l’époque demandé « au nom de tous les chefs d’Etat africains » une invitation au G20 et jugé qu’il était « inacceptable que l’Afrique soit mise à l’écart ». Mais le chef de l’Etat congolais n’avait obtenu l’adhésion que de sept présidents africains.

Seules exceptions, à Londres en 2009 et en 2017 en Allemagne. Lors d’un sommet du G20 en Allemagne, Macky Sall, alors simplement président du Sénégal, et Alpha Condé, qui présidait l’UA, avaient été invités par Angela Merkel. La chancelière allemande cherchait à l’époque à poser les bases d’un « partenariat avec l’Afrique ».

Des invitations occasionnelles adressées à l’UA

Reste que, depuis, l’Afrique n’a pas plus participé qu’auparavant aux décisions importantes, qui ont pourtant un impact pour elle. Pourquoi cela doit-il changer ? « La population africaine va doubler d’ici à 2050 pour atteindre au moins 2,5 milliards d’habitants, et la moitié de cette population aura moins de 25 ans. L’Afrique est en passe de devenir le continent le plus dynamique et le plus jeune de la planète », affirme Friederike Röder, directrice de l’ONG One France, qui milite pour une présence africaine au G20.

En juillet dernier, Macky Sall avait déjà affirmé que, « en omettant la majeure partie de l’Afrique, le G20 compromet son efficacité et son influence ». Il rappelait les invitations « occasionnelles » de l’UA et félicitait le G20 d’« accorder une attention croissante aux préoccupations africaines et aux questions mondiales qui concernent l’Afrique ». Mais selon lui, il fallait impliquer plus le continent. Sera-t-il entendu avant le sommet de novembre ?

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