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Pour reprendre le pouvoir, Kabila compte sur ses alliés internationaux

En froid avec Félix Tshisekedi, Joseph Kabila cherche désormais des soutiens à l’étranger. Son objectif : déstabiliser le président congolais qui a mis fin à sa coalition avec son prédécesseur.

Difficile de passer de la majorité à l’opposition. Une situation dont Joseph Kabila, l’ancien président de la République démocratique du Congo ne se satisfait pas. Après avoir vu sa majorité littéralement imploser, l’ex-chef de l’Etat et désormais sénateur à vie s’est retiré dans le Katanga. A l’origine de ce retrait, une brouille qui dure entre Kabila et son successeur, Félix Tshisekedi. Tous deux avaient autrefois décidé de former une coalition pour donner une majorité présidentielle forte. Début décembre 2020, le président Tshisekedi a annoncé la fin de cette alliance avec Joseph Kabila.

Entre les deux hommes, le torchon brûle : la Garde républicaine, que l’ex-président Joseph Kabila partageait avec Félix Tshisekedi, a quitté le domicile de ce premier sur ordres du second. Joseph Kabila n’a plus que des policiers devant chez lui pour assurer sa protection. Une punition pour l’ex-chef de l’Etat après l’annonce de la fin de la coalition.

Et pendant que le président de la République se cherche une nouvelle majorité, Kabila, lui, a décidé de débuter une intense campagne de lobbying international.

Alerter la communauté internationale sur la crise congolaise

Voilà une dizaine de jours que Joseph Kabila a en effet quitté le Katanga. Une première depuis qu’il n’est plus président de la RDC. Direction tout d’abord Abu Dhabi. Le magazine JA révèle que le sénateur était accompagné de son ancien conseiller diplomatique, Kikaya Bin Karubi. Fait étonnant : l’ex-président a rencontré « des personnalités du milieu de la défense et des services de renseignements », en plus de personnes de la famille royale. Kabila s’est ensuite rendu en Tanzanie, puis au Zimbabwe pour y rencontrer Emmerson Mnangagwa.

Mais que cherche vraiment Kabila hors des frontières de RDC ? Le timing est un peu court pour espérer influencer le nouveau Premier ministre, Sama Lukonde Kyenge, qui doit annoncer son gouvernement très prochainement. Mais Kabila compte encore sur sa force politique pour créer une nouvelle majorité et ainsi bousculer son successeur. Pour ce faire, il fait également du lobbying auprès de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

De quoi attiser les tensions avec Félix Tshisekedi. Kabila espère sans aucun doute attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation politique en RDC. Le président actuel est confronté à une crise sans précédent. Et Kabila sait qu’il dispose encore de soutiens à l’étranger, notamment au Zimbabwe et en Tanzanie. Son voyage dans ces deux pays ne doit donc rien au hasard. Mais en cas de retour à son domicile, Kabila devra garder les yeux ouverts : Félix Tshisekedi risque bien de lui faire payer ses tentatives de déstabilisation.

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