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Maroc-Algérie : les dattes de la colère

Comme chaque année à l’approche du ramadan, les dattes algériennes sont pointées du doigts par des consommateurs marocains qui les accusent de contenir des résidus de pesticides cancérigènes.

Quoi de meilleur, dans les étals de fruits des magasins, que la Deglet Nour ? Cette datte est principalement produite dans deux régions d’Algérie, dans les Zibans et à Oued Righ, et en Tunisie. Et forcément, à l’approche du mois de ramadan, la star des dattes est au centre de toutes les attentions. Si Rabat importe des dattes tunisiennes — plus de 30 000 tonnes par saison —, des dattes algériennes sont également commercialisées, particulièrement à quelques jours du début du ramadan, Alger faisant partie des cinq plus gros producteurs de dattes au niveau mondial.

Et tous les ans, désormais, la Deglet Nour alimente une polémique qui montre à quel point les tensions entre l’Algérie et le Maroc sont vives : en mars 2022, des militants marocains avaient affirmé que les dattes algériennes contenaient des substances toxiques, en raison de la pollution radioactive liée aux essais nucléaires français, dans les années 1960.

Un an plus tard, l’ambiance n’a pas changé : c’est une nouvelle fois le caractère cancérigène des dattes en provenance d’Algérie qui est mis en avant. Des rumeurs qui risquent de provoquer la panique dans les supermarchés marocains. Si bien que la Fédération marocaine des droits du consommateur a dû lancer une série de tests sur des échantillons de dattes, « afin d’éviter toute inexactitude » a indiqué la fédération.

Des tests concluants pour les dattes algériennes

L’organisme assure que ce prélèvement a été fait « de manière aléatoire, au marché de gros de Casablanca » et rappelle que « les dattes sont emballées et portent toutes les données nécessaires (type, source, importateur, date de validité…) » pour en assurer la qualité.

Les conclusions de la fédération sont unanimes : les dattes importées d’Algérie, comme celles venant d’Arabie Saoudite ou de Tunisie, respectent bien les normes internationales en termes de quantité de résidus de pesticides autorisée.

En septembre dernier, le ministère algérien du Commerce avait indiqué que « les pesticides utilisés pour lutter contre les parasites végétaux ou animaux des cultures sont homologués et inscrits sur l’Index des produits phytosanitaires à usage agricole adopté par la Commission nationale intersectorielle d’homologation (Agriculture, Commerce, Santé…) » et que « des milliers de tonnes de dattes, toutes variétés confondues, seront exportées sans aucun problème » en 2023.

Finalement, des parasites auraient été détectés dans des dattes importées des Émirats arabes unis. Mais comme l’indique la Fédération marocaine des droits du consommateur, les rumeurs concernant des résidus de pesticides cancérigènes sont totalement infondées.

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