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Maroc-Algérie : la victoire de la fraternité

Samedi soir, l’Algérie et le Maroc se rencontraient lors des quarts de finale de la Coupe arabe des Nations. Un match moins politique qu’il n’y paraissait.

Deux jours après la victoire de l’Algérie sur le Maroc, lors de la Coupe arabe des Nations, nombreux sont les médias qui se sont emparés de ce match pour lui donner une dimension politique. De l’organe de presse du Qatar Middle East Eye, qui y a vu une « victoire de la Palestine et du Sahara occidental », à France 24 qui estime que « le foot transcende les tensions politiques », les médias ont-ils donné trop d’importance au quart de finale de la Coupe arabe de football entre le Maroc et l’Algérie, qui n’était, au fond, qu’un simple match de football ?


C’est tout d’abord ce qu’il faut retenir de la rencontre : elle a tenu ses promesses en termes de football. Des buts fantastiques, un scénario à suspense et une victoire, au bout de la séance de tirs au but, de l’Algérie… Tous les ingrédients étaient réunis pour un joli spectacle. Et ce n’est pas parce que les titulaires habituels n’étaient pas sur la pelouse que les joueurs se sont privés d’offrir du beau jeu.

Quant à l’aspect politique, il a été monté en épingle par des médias qui ont appuyé sur la rivalité Maroc-Algérie sur les terrains, de la même façon que les matches entre la France et la Belgique se jouent toujours sur et en-dehors de la pelouse… avant que les supporters ne redeviennent les meilleurs amis du monde après 90 minutes.

Beaucoup de sport, et peu de politique

En 2020, l’Algérien de Manchester City Riyad Mahrez résumait parfaitement cette rivalité. « À Paris, quand l’Algérie joue, les mecs ne sont pas pour nous. Tu crois que les Marocains sont pour nous ? Peut-être les Tunisiens… Mais les Marocains ne sont pas pour nous, hein », ironisait-il, avant d’ajouter que « ce n’est pas parce qu’ils ne nous aiment pas mais parce qu’on fait trop de bruit. On crie et on parle trop, on fait les fiers ! »

Il est donc normal que ce match, même s’il opposait des équipes A’, a attiré les regards. En effet, la rencontre a été suivie, sur la chaîne YouTube de beIN Sport, par près de 1,6 million de personnes.

Et la politique dans tout cela ? Elle est restée sur le banc de touche. On le sait, le sport peut parfois être l’illustration de tensions entre pays. Ce fut le cas dans le passé, comme quand, en 1968, l’équipe de hockey sur glace de Tchécoslovaquie affronta l’URSS. La Tchécoslovaquie l’avait emporté contre l’ogre soviétique et cela avait été un véritable symbole politique. Ou comme quand, en 1998, le match Iran–Etats-Unis avait été très discuté dans les médias, mais surtout présenté comme « le match de la réconciliation ».

Ce Maroc-Algérie de la Coupe arabe des Nations pouvait revêtir le même habit : sur la pelouse, aucune tension liée à la situation entre les deux pouvoirs n’a été observée. Les joueurs se sont donnés pour leur drapeau, dans la limite du football. Et cette rencontre restera dans les annales pour le spectacle qu’elle a offert. Et pour la fraternité entre les peuples marocain et algérien.

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