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Libye : combien de temps peut tenir le nouveau gouvernement ?

Le Premier ministre par intérim, Abdelhamid Dbeibah, a annoncé hier le 5 mars avoir remis la composition de son gouvernement au Parlement. Le vote de confiance des députés aura lieu lundi.

Avec le tiraillement entre Triploi et Tobrouk, Abdelhamid Debibah a été désigné comme Premier ministre il y a un mois par des délégués libyens de tous bords. La nomination avait obtenu l’assentiment de l’ONU, qui a accompagné la réalisation de la feuille de route des parties concernées, c’est-à-dire le Gouvernement d’union nationale (GNA) et les partisans du maréchal Haftar. Selon nos informations, quatre nouveaux ministères ont été créés. Ce nouveau gouvernement a été proposé sur mesure dans un seul objectif : contenter tous les signataires de l’accord. Le gouvernement sera le suivant :

Une négociation « made in USA »

L’accord qui a engendré ce gouvernement n’est pas inédit. Bien que nécessaire à court terme. Du temps d’Obama, Jake Sullivan, son conseiller d’Etat à la sécurité avait élaboré des plans similaires pour la Syrie, pour la Birmanie et pour la Libye. Aucun de ces plans d’union nationale sous l’égide des Etats-Unis n’a fonctionné, toujours pour les mêmes raisons. Autant dire que le nouveau gouvernement libyen aura fort à faire pour déroger à la règle.

Le retour de Jake Sullivan dans l’administration de Biden marque en tout cas le retour de la même politique d’ingérence, façon américaine. On est bien loin de la promesse de Joe Biden de traiter les Etats africains comme des partenaires, et bien plus proche de la réalisation de la politique interventionniste des Démocrates.

Parmi les idées de Jake Sullivan, la division des autochtones pour mieux régner. En cas d’échec, le chaos profitera forcément aux Américains.

Contrairement aux recommandations de l’Union africaine, le prochain gouvernement libyen n’inclura pas le Haut conseil des villes et tribus libyennes, ce qui laisse présager une marginalisation d’une majorité de la population locale. Et au niveau national, la Libye aurait bien eu besoin d’un consensus inconditionnel entre les factions les plus belliqueuses afin de résoudre sa crise humanitaire.

En l’occurrence, les parties les plus belliqueuses répondent aux puissances mondiales. Et tant que ces dernières mèneront leurs propres guerres par procuration sur le sol libyen, la paix ne peut pas durer, peu importe le gouvernement.

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