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Le Nigéria, troisième pays africain à déployer la 5G

Le mercredi 5 mai, la Commission des Communications du Nigéria (NCC) a signé son premier accord pour l’utilisation de la connexion internet mobile de cinquième génération (5G) dans le pays.

La NCC nigériane et la NigComSat ont signé un accord historique pour le Nigéria. En effet, le pays se dotera de la connexion 5G. Cela fait du Nigéria le troisième pays africain à intégrer la 5G à sa connectivité internet. Dans le cas du projet de la Nigerian Communications Satellite (NigComSat), il s’agira d’une connectivité par satellite. En effet, l’infrastructure des zones rurales nigérianes, et la décentralisation du réseau des télécommunications ne permettent pas une autre alternative.

Cela signifie que ce déploiement, bien que précoce, dépendra uniquement des infrastructures de l’Etat. Contrairement à l’Afrique du Sud et au Kenya, qui sont tous les deux dotés d’un réseau partiel de connectivité par câble qui conditionne l’utilisation des émetteurs de fréquence. En effet, bien que la 5G soit déjà opérationnelle en Afrique du Sud et au Kenya, des compagnies étrangères de TIC monopolisent la distribution. Etant donné que ces mêmes compagnies, chinoises pour la plupart, ont bâti l’infrastructure de liaison. Les projets ont aussi été financés par la CDB chinoise, pour les bornes, le câblage, et même pour les logiciels et les appareils vendus aux consommateurs par les FAI kenyans et sud-africains.

Du côté nigérian, l’appui chinois est plus mitigé. Les premiers essais du réseau 5G en Afrique ont été conduits au Nigéria. Il s’agissait d’un partenariat direct entre l’Etat et les opérateurs mobiles chinois ZTE et Huawei. Quant à la NigComSat, même si elle n’a lancé ses premiers satellites qu’en collaboration avec la chine, la compagnie est supervisée par le ministère des Communications nigérian.

 

Déployer la 5G : Un plan bien ficelé

Le régulateur des télécommunications du Nigéria, la NCC, a commencé à coordonner avec les autres parties prenantes de l’Etat depuis juin 2020. Un mois plus tard, la NCC a contacté les fournisseurs de services téléphoniques et les FAI du pays. En quelques mois, les acteurs de la TIC nigériane ont mis à jour leurs serveurs et leurs logiciels afin d’accueillir la 5G. En effet, l’appui de la NCC est rare pour ce qui est des initiatives coûteuses. Au vu du nombre massif d’utilisateurs d’Internet au Nigéria, l’investissement dans la meilleure connexion serait devenu une évidence.

D’ailleurs, la NCC a déclaré qu’elle avait de grands espoirs que la 5G « améliore la façon dont les Nigérians vivent et travaillent ». Outre l’utilisation personnelle, la 5G comporte d’autres avantages. Notamment à l’industrie, à la médecine, à l’éducation et au développement de l’intelligence artificielle.

Néanmoins, les opérateurs privés ont quelques craintes. Leurs doutes relèvent de l’expérience passée avec la 3G et la 4G. Malgré un lancement précoce dans plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne, les deux réseaux ne sont devenus plus utilisés que la 2G qu’en 2019. Toutefois, dans le cas du Nigéria, la courbe d’évolution a été 5 fois plus rapide que le Kenya par exemple. L’essor de la pénétration des nouvelles technologies de télécommunication dépend des utilisateurs. Il semblerait donc que la passion des Nigérians pour les TIC soit plus poussée qu’ailleurs. Au Nigéria, les dernières générations de smartphones se vendent comme des petits pains. La pénétration de la 4G a atteint 80% des utilisateurs nigérians en 2018.

Pour la 4G et la 5G, le gouvernement vise une pénétration de 90% d’ici 2025. Un objectif modeste et réalisable selon la NCC. De même, grâce à la connectivité satellite, fournie par des infrastructures nationales, le souci de couverture des zones rurales serait moins pressant.

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