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En Libye, les femmes prennent le pouvoir dans le gouvernement

En Libye, la liste du nouveau gouvernement Dabaiba a été publiée. Cinq femmes en font partie, et pour certaines, à des postes importants.

Certes, le quota des 30 % de femmes dans le gouvernement, annoncé lors du Dialogue politique libyen, à Genève, n’a pas été atteint. Mais la Libye vient d’entrer dans une nouvelle ère : 15 % des ministres du nouveau gouvernement sont en effet des femmes. Et ces dernières ne feront pas de la figuration, puisque certaines d’entre elles occupent des postes dans des ministères régaliens. Parmi les cinq ministères occupés par des femmes, ceux des Affaires étrangères et de la Justice, notamment.

Le chef du gouvernement, l’homme d’affaires Abdelhamid al-Dabaiba, envoie ainsi un message fort à la communauté internationale. Forcément, il a fallu répondre aux exigences du parrain de l’initiative, l’Organisation des Nations unies. Après des semaines d’atermoiements, au-delà d’un début de parité, la naissance de ce gouvernement doit permettre à la Libye d’avancer. C’est en tout cas la volonté des partenaires internationaux. Le nouveau gouvernement succédera au Gouvernement d’accord national (GNA) de Fayez al-Sarraj, dont le bilan est plus que mitigé. Le départ de ce dernier avait fait craindre du l’ingouvernabilité du pays. 

La question de ce week-end est donc, pour les pessimistes, celle de savoir combien de temps tiendra le nouveau gouvernement. Et surtout : arrivera-t-il à mener la Libye vers des élections, apaisées si possible, à la fin du mois de décembre prochain. En tout cas, l’arrivée de cinq femmes au sein du gouvernement — Najla Mangouch au ministère des Affaires étrangères, Halima Ibrahim Abderrahmane à la Justice, Wafaa Abou Bakr Muhammad Al-Kilani aux Affaires sociales, Mabrouka Tuffi Othman Aoki à la Culture et Houria Khalifa Miloud al-Turman aux Affaires de la femme est une lueur d’espoir — est une première. La nouvelle ministre des Affaires étrangères aura fort à faire, pour négocier avec les belligérants comme la Russie, la Turquie ou les Emirats arabes unis.

Mais Najla Mangouch a le background nécessaire pour peser : spécialiste en maintien de la paix, elle est proche des Américains. Ex-membre du Conseil national de transition (CNT) libyen, elle connaît bien la Libye. Cependant, est-elle encore au fait de la réalité du terrain ? Depuis 2012, la ministre a posé ses valises aux Etats-Unis. Une question taraude également les esprits : pourquoi elle, alors qu’une autre femme avait été proposée comme ministre des Affaires étrangères, Lamia Abou-Sedra ? Qu’importe, à partir d’aujourd’hui, la nouvelle ministre libyenne des Affaires étrangères doit débuter sa mission. Il lui reste moins de dix mois pour négocier avec les partenaires internationaux. En attendant que les Libyens se rendent dans les urnes… si tout se déroule comme prévu.

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