Site icon Le Journal de l'Afrique

Diviser pour régner. L’Afrique postcoloniale toujours en proie aux discordes et à la précarité

Depuis un « toujours » aussi interminable que la fugacité de la mémoire de la seule race qui existe, l’Afrique a été un conglomérat de nations émiettées. Le contexte historique n’a jamais été bien propice à épargner « Kama » des divisions et de la misère. Une explication est-elle-même possible ?

Etait-ce Ifriqiya ? Mais réellement ce nom ne symbolisait qu’une infime partie du continent. Ou fût-ce Alkebulan, la mère de l’humain ? Personne ne saurait dire, la sémantique n’est pas importante et l’Afrique s’appelle ainsi, autant que n’importe quel africain vivant en 2021 se rappelle.

Ce dont personne ne se rappelle, par contre, c’est comment la conférence panafricaine d’Addis-Abeba aurait pu, en rétrospective, être aussi contreproductive ? On compte aujourd’hui autant d’organisations intergouvernementales, regroupant les Etats africains, que de nations africaines.

Avant l’Union Africaine, 32 Etats ont formé l’Organisation de l’unité africaine (OUA). L’initiative venait du dernier roi d’Ethiopie, Haïlé Sélassié 1er. Cette première organisation a souvent fait office de table de négociations pour les tractations commerciales, sans s’impliquer dans les politiques sanguinaires de certains dirigeants africains.

Le thème prépondérant était la décolonisation dans les Etats encore sous tutelle occidentale, qui se traduisait souvent en aide bilatérale, parfois même matérielle, entre un Etat membre et un Etat colonisé. Cela n’a pas changé sous l’Union Africaine .

Un « bien pour un mal », l’implication de Kadhafi.

 

 

Le défunt Mouammar Kadhafi, par exemple, a activement soutenu l’ANC dans son combat contre l’Apartheid en Afrique du Sud. Lorsqu’on y pense maintenant, sa philosophie militante au niveau international ne traduisait pas une volonté de voir s’établir une bonne gouvernance dans les pays colonisés. Cette sorte de légitimité révolutionnaire l’a aidé par la suite à bâtir une dictature de 42 ans. Bien que l’ex dirigeant de fait de la Lybie ait beaucoup investi dans la modernisation de l’économie africaine et la construction d’écoles et d’universités, il a aussi financé, voir organisé, plusieurs coups d’Etat .

L’économie, une barrière infranchissable ?

 

 

L’unité nationale d’un Etat prime sur son insertion dans le paysage international. On pourrait énumérer infiniment les actes insensés ayant causé de profondes divisions chez les pays africains : conflits tribaux, guerres civiles et campagnes racistes. Mais le problème à l’ordre du jour pour le citoyen africain reste toujours la stabilité politique.

Cette stabilité ne peut naitre qu’en présence de trois éléments : Le succès économique, L’Etat de droit et la société civile.
Pour les deux premiers prérequis, certains pays africains ont fait de grands pas vers la réussite, on a tendance à mentionner le succès du Ghana et de l’Ethiopie durant les dernières années. Mais là se présente un concept qui divisait le continent du temps de l’OUA et continue de favoriser l’exil de certains Etats de l’Union africaine aujourd’hui. Ces derniers préfèrent s’allier à leur colonisateur d’antan comme dans le cas du Mali et du Sénégal, ou à l’ennemi de leurs homologues africains comme dans le cas du Soudan et du Maroc.

Mais qu’en est-il donc de la société civile ? Les ONG tristement mondialistes (et bien pire) se présentent maintenant comme une soupape aux tragédies humanitaires qui caractérisent certaines régions de l’Afrique.
Rien de nos jours n’est gratuit, mais l’image d’un enfant affamé est plus forte que celle d’un dirigeant fasciste.
Combien de concessions pour le peuple africain ? Pourquoi sa dignité a-t-elle un prix si abordable ?

Quitter la version mobile