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Côte d’Ivoire : ça bouge dans les coulisses du FPI

Vendredi a marqué le retour de six militants du FPI en côte d’ivoire, dont la sœur de Laurent Gbagbo, Jeanette Koudou. Quelques événements étranges ont toutefois succédé à l’évènement.

Comme prévu, six alliés de Laurent Gbagbo ont atterri à l’aéroport Houpouët-Boigny d’Abidjan le 30 avril. Les militants étaient accompagnés du Ghana par une délégation du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR). Un grand nombre des partisans du Front populaire ivoirien (FPI) étaient présents au terminal. Somme toute, le retour des exilés s’est bien déroulé.

Néanmoins, le jour-même, des délégués du FPI ont visité le Premier ministre. Parmi eux, le représentant de Gbagbo en Côte d’Ivoire, l’ancien ministre Assoa Adou. Leur objectif ? Reprendre les pourparlers pour le retour de l’ancien président, et le chef du FPI, Laurent Gbagbo.

Les discussions pour le retour de Gbagbo avaient été entamées lorsque le défunt Premier ministre Hamed Bakayoko était encore vivant. Selon certains, c’était son décès qui avait ralenti les négociations. Cependant, le parti de Laurent Gbagbo a bien annoncé que le retour de ce dernier prendrait du temps. La famille de Gbagbo, ainsi que ses partisans, voudraient sans doute s’assurer que la décision de la justice à son encontre soit suspendue ou contournée préalablement.

Des discours pacifiques ou pacifistes ?

Toutefois, les choses ne sont pas si simples. Le président Alassane Ouattara a annoncé que Gbagbo était libre de retourner en Côte d’Ivoire. Cependant, il a indirectement fait part de la contrepartie exigée pour qu’aucun accroc n’ait lieu.

Une centaine de militants du FPI ont été libérés en marge du retour des 6 exilés. Parmi eux, la militante Pulchérie Gbalet, a fait une déclaration bien étrange. En effet, le gouvernement Ouattara a emprisonné Gbalet pour « révolte » lors de l’élection de 2020, pendant laquelle Ouattara briguait son troisième mandat. Cela ne l’a pas empêchée d’appeler ce mandat « celui de la vraie réconciliation, sans ruse et sans faux fuyant ».

Donc, alors que le Premier ministre Patrick Achi promettait à Assoa Adou un retour sans contraintes pour Gbagbo, Ouattara imposait ses conditions. La libération de Gbalet, précédée par celle de plusieurs autres activistes, a été effectuée sous la pression internationale. C’est exactement cette raison qui aurait poussé Ouattara à assurer ses arrières. En effet, c’est dans ce contexte que le président ivoirien a installé un gouvernement quasiment monopolisé par son parti le RDR. Il a aussi prématurément prévu une escorte des services de sécurité pour Gbagbo.

Enfin, il semblerait que Gbagbo lui-même ait adhéré à un éventuel retour sous tutelle. Adia Damana Pikass, après son retour en Côte d’Ivoire, a déclaré vouloir « mobiliser autour du discours de la réconciliation du peuple de Côte d’Ivoire ». Une déclaration plus ouverte à l’interprétation, qui pourrait signifier un rassemblement du parti, autant qu’un accord avec Ouattara.

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