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À l’Assemblée béninoise, une opposition qui fait son grand retour

De retour à l’Assemblée nationale du Bénin, l’opposition à Patrice Talon compte se faire entendre. Mais aura-t-elle pour autant un poids politique ?

Au Bénin, en 2019, l’Union progressiste et le Bloc républicain s’étaient partagés les 83 sièges de députés de l’Assemblée nationale. Une situation inédite, qui devait beaucoup à la Commission électorale nationale autonome (CENA), qui n’avait autorisé que deux formations à présenter des candidats. Deux partis soutenant… le président béninois Patrice Talon. L’opposition, elle, avait été écartée, en amont de la campagne électorale.

Quatre ans plus tard, l’Assemblée est passée de 83 à 109 sièges. Une nouveauté en amenant une autre, des partis d’opposition ont pu faire leur retour dans l’enceinte du palais des gouverneurs de Porto-Novo. Il y a trois jours, les élus ont faire leur rentrée parlementaire. Ils étaient notamment 28 de l’opposition.

La cérémonie d’installation a rapidement laissé place à l’élection du bureau. Et, comme attendu, l’opposition n’a pas véritablement réussi à s’imposer : elle ne disposera que d’un poste sur les sept du bureau. Les Démocrates, le parti de l’ancien président béninois Boni Yayi, ont un lot de consolation avec la  deuxième vice-présidence de l’Assemblée.

Si l’entrée dans le palais a été mouvementée — musique et cris des électeurs ont accompagné l’événement —, la mission de l’opposition risque d’être un peu plus délicate. Certes, les Démocrates ont évoqué les « prisonniers politiques comme Reckya Madougou condamnée à vingt ans » ou encore les « blessures profondes » du Bénin. Mais après les discours, passer aux actes sera difficile, au vu de la composition de l’Assemblée, majoritairement en faveur de Talon.

Déjà, l’opposition a appelé à la création d’un Comité national de réconciliation et de pardon. « Nous avons le devoir de parler avec le Chef de l’État qui est le père de la nation, pour une mesure de libération immédiate de nos compatriotes en situation difficile, pour le retour au pays de nos exilés, » a déclaré le député Nourénou Atchadé, président du groupe parlementaire des Démocrates.

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