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À 88 ans, Henri Konan Bédié a-t-il encore la capacité de mobiliser ?

Le PDCI-RDA va se réorganiser à un an des élections locales. La question du leadership de son chef, Henri Konan Bédié, va se poser lors du prochain congrès ordinaire du parti.

Le 29 septembre prochain, les discussions risquent d’être animées à Daoukro, en Côte d’Ivoire. Un bureau politique y réunira les hauts cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) et le comité des sages. Un rendez-vous très attendu. Car depuis la présidentielle de 2020 et la « désobéissance civile » lancée par Henri Konan Bédié, le plus vieux parti de Côte d’Ivoire — l’un des plus anciens d’Afrique également — n’a pas réussi à se réorganiser.

Et alors qu’Henri Konan Bédié a, de son côté, réorganisé sa garde rapprochée, il lui faut désormais relancer la grosse machine qu’est le PDCI-RDA. Et cela commencera par l’élection d’un président de parti, qui aura lieu lors du prochain congrès ordinaire. Mais aussi par de nouveaux thèmes à discuter. Et pour savoir par où commencer, selon JA, c’est le secrétaire exécutif adjoint du PDCI-RDA, Georges Philippe Ezaley, qui est à la manœuvre de l’organisation du bureau politique.

Il sera avant tout question d’unité. Car le PDCI-RDA a connu quelques divisions ces derniers mois. Primordial à quelques mois seulement des élections locales de 2023. Et forcément, une question se pose : qui sera le chef de file du parti. À 88 ans, Henri Konan Bédié reste le leader de la formation. C’est lui qui tire les ficelles du parti et qui tient les cordons de la bourse.

« HKB », le rempart contre l’implosion ?

Mais nombreux sont ceux qui attendent qu’il passe la main. Il y a cinq mois, les « jeunes » militants du parti avaient évoqué leur volonté de voir un changement à la tête du PDCI-RDA en vue des municipales. Neuf ans après le dernier congrès ordinaire du parti, la tâche s’annonce rude : « HKB » est-il prêt à passer la main ? Ce dernier avait été réélu en 2018 à l’issue d’un congrès extraordinaire.

Du côté des cadres du parti, l’attente est insoutenable. Plusieurs potentiels dauphins du « Vieux » attendent leur heure, comme Jean-Louis Billon, qui a déjà annoncé vouloir briguer la présidence de la République en 2025. D’autres imaginaient Tidjane Thiam revenir et faire une « OPA amicale » sur le parti, fort de son passé familial. Enfin, au sein du PDCI-RDA, la frange pro-HKB reste majoritaire. « Même s’ils aimeraient voir le parti évoluer, de nombreux jeunes militants sont en faveur d’une réélection de Konan Bédié à la présidence du parti », indique un militant historique du parti.

Car si la formation historique de Félix Houphouët-Boigny reste encore debout après plusieurs échecs, c’est notamment parce que « HKB » la tient de façon presque naturelle. Or, après Henri Konan Bédié, qu’adviendra-t-il ? Les dissensions au sein du parti, en cas de départ du « Vieux », risquent de ressurgir encore plus fort. Et sans un leader naturel à sa tête, le PDCI-RDA ne peut pas se permettre d’imploser à moins d’un an d’un scrutin primordial. De quoi laisser penser que Bédié restera président du parti. Et qu’il choisira, lui-même, son dauphin pour la présidentielle de 2025.

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